Le blogue du RÉFO vise à rassembler des textes, photos et vidéos d'étudiant(e)s francophones et francophiles d'un peu partout en Ontario. 

L'objectif du blogue est de créer une meilleure compréhension des réalités et priorités étudiantes en Ontario français et de créer des ponts entre les étudiant(e)s qui fréquentent une des 11 institutions francophones et bilingues de la province.

Tout étudiant(e) peut contribuer au blogue en soumettant un texte, une photo ou une vidéo par courriel au RÉFO au info@refo.ca. Les opinions exprimées ici sont celles des auteur.e.s et ne représentent pas nécessairement la position officielle du Regroupement. 

Le blogue du RÉFO

Pour une vie étudiante qui respecte ma langue et ma culture

Par Éric Desrochers

Près de deux ans se sont écoulés depuis mon arrivée au Collège universitaire Glendon à Toronto. J’aime les gens, autant les étudiants que les professeurs, mes cours sont intéressants, mais il me manque quelque chose. Même s’il est vrai que je prends la majorité de mes cours en français, que je suis en mesure d’accéder à un bon nombre des services de mon institution dans ma langue et que je peux parler en français à plusieurs de mes amis, la vie étudiante de ce campus « bilingue » se déroule uniquement en anglais.

Je ne me plains pas ici de la nature des activités organisées par les diverses associations étudiantes, mais bien du fait qu’elles ne soient offertes qu’en anglais, malgré le fait que les affiches sont dans les deux langues. Est-il acceptable que l’on se serve du bilinguisme pour publiciser une activité, mais que dans son exécution, tout soit dans la langue de la majorité? Pour le bien de la communauté en entier, il faut que la vie étudiante de ce campus se vive dans les deux langues.

Par cela j’entends ou bien des activités où les deux langues sont égales, ou bien un nombre égal d’activités en français qu’en anglais. Un réel bilinguisme des activités étudiantes permettrait de créer un contexte qui valorise les deux communautés linguistiques et où le partage d’idées pourrait se faire autant dans la langue de Molière que celle de Shakespeare.

Pour les francophones, une vie étudiante qui valorise tant le français que l’anglais nous donnerait une occasion de parler notre langue dans un plus grand nombre de contextes, de rencontrer d’autres francophones et de célébrer notre riche héritage francophone d’ici et d’ailleurs. De plus, si plus d’activités avaient lieu en français, il serait plus facile de partager notre langue et notre identité avec les nombreux anglophones et francophiles qui choisissent Glendon en raison de la possibilité d’y perfectionner sa deuxième langue.

À Glendon, il arrive souvent que des anglophones et francophiles veuillent pratiquer leur français, mais qu’ils et elles se sentent trop gênés ou manquent de confiance quant à leur maîtrise du français. Quand on leur offre une vie étudiante uniquement en anglais, on ne fait qu’accentuer le problème. En ayant un milieu où il est acceptable et encouragé de pratiquer son français, les anglophones et francophiles seraient plus motivés à apprendre notre langue.

Pour moi et pour les centaines d’étudiants francophones sur le campus, le temps est venu pour que la vie étudiante de Glendon respecte notre langue et notre culture, dans les faits et non pas juste sur papier.  Si le bilinguisme est le facteur qui distingue Glendon des autres collèges de York et si l’on tient à respecter tant la majorité que la minorité linguistique, alors il faut que la langue et les cultures françaises fassent partie intégrante de notre entourage. Il n’y a rien de difficile là-dedans. Il ne faut que de la volonté de la part de la majorité et une prise en charge par les étudiants francophones de cet enjeu essentiel à notre survie identitaire!

Éric Desrochers est un étudiant de deuxième année en études internationales et science politique au Collège universitaire Glendon de l'Université York. Il est originaire du Grand Toronto.

Posté il y a 532 semaine