Accessibilité aux études postsecondaires en français


En Ontario, il est possible de suivre des programmes postsecondaires en français dans onze institutions collégiales et universitaires. Toutefois, seulement 22 % des programmes universitaires sont offerts partiellement ou complètement en français dans des établissements bilingues et à l’Université de Hearst dans le Nord de la province.


Au niveau collégial, il existe deux établissements unilingues francophones, soit le Collège La Cité et le Collège Boréal. Malgré tout, les francophones ont seulement accès à 18 % des cours offerts au niveau collégial en Ontario. Ce taux se situe à 20 % pour les métiers qui requièrent une formation en apprentissage.


Cette réalité fait en sorte que plusieurs jeunes francophones qui ont étudié toute leur vie en français au primaire et au secondaire doivent, en arrivant au postsecondaire, changer de langue d’études s’ils et elles veulent étudier dans leur domaine de choix. L’autre option est de quitter leur région natale pour aller étudier ailleurs en Ontario ou au Québec, ce qui implique des dépenses supplémentaires. Cette réalité est particulièrement inquiétante dans le Sud de la province, où seulement 3 % des programmes sont disponibles partiellement ou complètement en français, alors qu’aucun programme en français n’est offert dans le Nord-Ouest de la province.


Position du RÉFO : Un des principaux objectifs du RÉFO est de s’assurer que les étudiant.e.s francophones et francophiles puissent étudier dans leur langue dans le programme et la région de leur choix. Le RÉFO estime que le faible taux d’accès aux études en français en Ontario est inacceptable et qu’il est essentiel que le gouvernement et les institutions postsecondaires augmentent de façon substantielle le nombre de programmes collégiaux et universitaires disponibles en français dans la province, et ce, dans toutes les régions. Quand les étudiant.e.s poursuivent des études en français, elles et ils contribuent à la création d’une force de travail bilingue hautement qualifiée dans la province, un atout pour l’Ontario français, mais aussi, pour la province en entier.


Gouvernance universitaire


Depuis des décennies, les francophones de l’Ontario revendiquent la création d’une d’université de langue française indépendante dans la province pour répondre à leurs besoins en termes de formation de main-d’œuvre, mais aussi pour assurer leur épanouissement social et culturel en milieu minoritaire.


Après des luttes ardues pour obtenir des écoles, des conseils scolaires et deux collèges communautaires de langue française, la communauté franco-ontarienne a affirmé haut et fort lors des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français que les francophones de l’Ontario souhaitent gérer leur propre université. Si les 600 000 Anglo-Québécois ont droit à trois universités anglophones indépendantes au Québec et les communautés francophones du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse ont chacune accès à une université de langue française autonome, la communauté franco-ontarienne formée de plus de 600 000 personnes devrait elle aussi avoir droit à au moins une université qui serait gérée entièrement par et pour les francophones de l’Ontario.


Position du RÉFO : Afin que les Franco-Ontarien.ne.s puissent assurer leur plein épanouissement, il leur faut la capacité de gérer de façon indépendante leurs propres programmes universitaires. Pour nous, il est clair que la création d’écoles, de conseils scolaires et de collèges de langue française en Ontario ont renforcé la communauté franco-ontarienne et l’a rendue plus outillée pour assurer l'épanouissement de sa langue et de sa culture. En ce sens, les étudiant.e.s de l'Ontario français revendiquent la complétude institutionnelle pour les Franco-Ontarien.ne.s dans le domaine de l’éducation en créant une université de langue française indépendante en Ontario. Le RÉFO et ses partenaires communautaires, la FESFO et L’Assemblée, réclament la mise sur pied d’un conseil des gouverneurs transitoire afin d’assurer le démarrage de cette université.